Le Bois du Roi vous manque ?
Vous manquez au Bois du Roi !

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Manon Lekeu


Avec Winny en 2008


Tout au long de ma vie équestre, j’ai eu la chance de m'instruire avec des poneys
et chevaux extrêmement bien formés comme Clown, Sato, Rébaby, Juju
et encore beaucoup d’autres. Des poneys essentiels pour l’apprentissage
de l’équitation. Dotés d’un bon tempérament, de patience et surtout de beaucoup
d’expérience. Petite et adolescente, j’étais très loin (vraiment très loin…)
d’imaginer toutes les heures de travail qui étaient cachées derrière
ces merveilleux poneys, de vraies perles.

Plus tard, j’ai pu à nouveau bénéficier de chevaux bien « mis ».
Le meilleur exemple est Moldao avec qui j’ai obtenu le 2e degré. Sans la formation
très complète qui lui a été donnée par Ali, je n’aurais jamais pu réussir cet examen.
Tous les jours je pense à eux et j’éprouve énormément de reconnaissance
envers tous ces poneys et ces chevaux. Pas seulement pour ce qu’ils m’ont
apporté, mais aussi pour ce qu’ils offrent à des centaines d’autres cavaliers.

L’apogée (actuelle) de mon instruction fut l'expérience en Angleterre,
dans une écurie de concours complet de haut niveau. Là, j’ai réellement vu,
monté, conçu ce que pouvait être un cheval bien dressé, c’est-à-dire élevé,
débourré, manipulé, travaillé, QUOTIDIENNEMENT, par des professionnels,
quelques-uns des excellents cavaliers/éleveurs/débourreurs du monde.
J’ai pu apprendre, notamment en dressage, des mouvements plus complexes
et renforcer les bonnes bases que j’avais acquises au Bois du Roi.
C’est également lors de ce séjour de 9 mois que j’ai pu assister et un peu participer
à la formation de plusieurs chevaux du meilleur niveau en concours complet.
Du débourrage jusqu’à l’entrainement de chevaux du top.

De fil en aiguille, je me suis de plus en plus intéressée à cet aspect : l’éducation
des chevaux pour l’école. Notamment avec les trotteurs Magnus, Tiano, Levis
et Elysée et avec les poneys Patch et Reggie. Cette partie-là de la vie
au Bois du Roi me passionne et me fascine. Travailler des jeunes chevaux
demande beaucoup d’humilité, de patience, de remise en question, de courage,
de persévérance et surtout d’amour pour les chevaux en plus évidemment
de la technique. Cela, je le réapprends à chaque séance !

On retrouve des similitudes entre tous ces jeunes chevaux.
Généralement les premiers jours sont assez faciles, on leur enseigne les choses simples.
Tourner, avancer, s’arrêter et ils font des progrès fulgurants, chaque session
étant nettement meilleure que la précédente. La suite est souvent beaucoup
plus délicate et très variable.

Les jeunes chevaux sont un peu comme des adolescents,
ils aiment tester les limites, mais sont intérieurement fragiles et sensibles.
Toute la difficulté est de trouver le bon dosage entre fermeté pour ne pas se faire
déborder par un cheval de 500kg et douceur, pour ne pas créer des peurs,
des tensions, des défenses violentes, de l’insécurité. Les chevaux sont de nature
très généreuse, mais il est indispensable qu’ils aient envie d’être avec nous.
Sinon, pas de bonne éducation possible ! Rien ne doit être inculqué par contrainte.
Il est important de progresser, mais il est encore plus important que le cheval
ne soit pas dégouté (par un exercice trop dur par exemple). Le travail
n’est pas synonyme de stress, mais plutôt d’occupation, de jeux, d’amusement.
Le cheval doit trouver de l’intérêt dans son apprentissage. Ainsi, peu à peu,
le jeune cheval se construit un mental serein. Bien dans sa peau, il deviendra
comme ceux que je montais à mes débuts.

Mais attention, il peut suffire d’une séance avec un cavalier très maladroit
pour que tout soit anéanti !

Après cette phase initiale, les nouveaux commencent à travailler pour l’école.
Ainsi vous êtes parfois amené à monter des chevaux encore verts.
Et évidemment ça se passe souvent moins bien qu’avec les chevaux d’école
avancés. C’est néanmoins une extraordinaire opportunité ! Cela signifie
que votre moniteur a jugé que vous étiez assez compétents et a confiance
en vous pour écoler un jeune cheval. Littéralement l’avenir du manège
est entre vos mains ! Vous contribuez à former les futurs Janeiro, Rébaby,
Moldao, etc. Vous allez assimiler des choses plus subtiles et les progrès
sont beaucoup plus lents à ce stade. On a parfois l’impression de stagner,
on fait des erreurs, on s’en veut, on ne gagne plus de flots. On n’a pas toujours
de reconnaissance. Mais qu’est-ce à côté de la satisfaction de voir le cheval
qu’on a écolé voler de ses propres ailes et apprendre l’équitation
à tout un tas de cavaliers, à offrir des victoires, des rires, du bonheur ?
Nous avons la possibilité réjouissante d’être un maillon de la chaîne qui construit
un bon maître d'école, un domaine enrichissant tant pour nous-mêmes
que pour les autres, la communauté Bois du Roi.

Mon rêve quand j’étais enfant, comme beaucoup de petites filles,
était de devenir une cavalière internationale de renom, dans une discipline
qui n’a jamais vraiment été décidée. Depuis quelques années, je ne songe
plus à ça. J’ai néanmoins une aspiration, un peu plus accessible
que la précédente, mais toujours difficilement réalisable,
c’est ce qui définit le rêve…

Elle consiste à être constamment propriétaire de 2 chevaux ou poneys.
Ces chevaux seraient achetés vers 3,4 ans non débourrés. L’idée serait
de les former de A à Z et de les revendre comme des 6,7 ans pratiques,
polyvalents, bien dans leur tête, bien dans leur corps et qualiteux,
pour qui désirerait se faire plaisir en déroulant une bonne reprise de dressage,
un parcours d’obstacle aux alentours d’1M, un petit peu de cross,
de la promenade et évidemment beaucoup de câlins.

Simple ? Tout d’abord trouver des 3,4 ans, pas trop chers avec un peu de chic
et déjà bien élevés. Ensuite, être compétent pour les faire progresser
et atteindre l’objectif. Il faut également qu’il n’y ait pas de problèmes en cours
d’aventure comme une colique, une boiterie chronique, un accident, beaucoup
de scénarios sont possibles. Je pourrais aussi m’être trompée sur mon achat
et avoir un sujet avec un tempérament difficile, qui ne correspondra jamais
au niveau ciblé. Admettons que je les trouve, faut-il encore assumer
financièrement deux chevaux au quotidien : pension, maréchal-ferrant,
vétérinaire, concours, véhicule pour aller au concours, entrainements…
La vente des chevaux ne rembourserait jamais tous ces frais, car la période
de formation est beaucoup trop longue pour que ce soit rentable et le prix
de vente pas assez élevé. On y vient, découvrir l’acheteur, nouvelle incertitude.
La vente d’un cheval pourrait néanmoins financer l’achat du suivant
et ainsi de suite.

Bon, je le disais, c’est un rêve. Mais qui sait ? Si le but n’est pas lucratif,
mais plutôt personnel et surtout passionnel ? Peut-être ?

Manon Lekeu


 

Salomé Levaux


Avec Eclectic en 2019


Le Bois du Roi est un des endroits où je passe le plus de temps.
J’y ai été formée entièrement.

Au début j’adorais Pumba. Chaque départ au galop était une aventure.
Aller en tête ? N’en parlons même pas, mais je m’amusais bien sur ce petit poney noir. 

Les années sont passées et certains chevaux m’ont marquée.
Je me suis vue attribuer Andy à l’obstacle, et là j’ai compris
ce que c’était " une bonne assiette". Mon meilleur souvenir avec lui,
c’est le prix du champion en 2018. On ne savait pas vraiment à quoi s’attendre...
Malgré l’ambiance « festive », il ne s’était pas mis en colère et nous avions
remporté le 2e prix. Cet événement m’a fait saisir qu’il fallait rester patient avec les chevaux. 

Puis il y a eu Moldao qui m’a appris énormément de choses. Pendant plus d’un an,
je l’ai monté 3 fois par semaine, et on est passés par toutes les émotions !
Je ne connaissais rien en dressage et c’est lui qui m’a enseigné les bases
comme l’impulsion, la rêne extérieure, la mise en main... Grâce à Michel et Ali,
j’ai pu mener à bien mon 2e degré sous la selle de ce très bon Moldao

C’est aussi grâce au Bois du Roi que j’ai croisé la route de mon premier cheval
Eclectic. Quand il est arrivé au manège, je ne le montais presque pas, mais quelques
jours avant le derby il n’avait pas de cavalier. Je me suis retrouvée sur son dos
pour cette aventure et c’est là que tout a commencé. J’ai eu de très bonnes
sensations même si je sentais bien que le cheval ne me faisait pas confiance.
Marie-Anne et Michel savaient que je cherchais à devenir propriétaire,
ils ont donc proposé à mes parents de l’acheter. Je l’ai encore monté l’été
avant de conclure cette affaire pour de bon. Ce cheval m’enseigne beaucoup,
comme par exemple avoir une main douce, en faire le moins possible...
J’espère aller plus loin avec lui et je rêve de commencer le complet.

A mon tour j’enseigne aux plus jeunes, mes petites cavalières du mercredi
me manquent ainsi que ceux du vendredi. On se réjouit que tout redevienne
comme avant pour retrouver l’ambiance habituelle, les concours, les mercredis
après-midi et surtout les amis !

Salomé Levaux 

 


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